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Marie-Rose Borrego

Marie-Rose BORREGO

Exposition Hôtel ATRIA, à Nîmes
Puis visite chez elle, à Montpezat

Marie-Rose Borrego
www.marierose-borrego.com
marierose-borrego@orange.fr

DES PEINTURES QUI NE RESSEMBLENT

À RIEN D’AUTRE QU’À ELLES-MÊMES

Nos deux rencontres furent bien agréables, avec un arrêt et un échange devant chaque tableau.

Marie-Rose BorregoÀ Nîmes, malgré le temps pluvieux qui atténuait leur éclat
et l’éclairage artificiel qui les trahissait quelque peu,
les peintures restaient très colorées.
À Montpezat, au contraire, le soleil était de la partie.

Premières impressions
Le travail de Marie-Rose Borrego est parfaitement exécuté, sans bavure, avec un résultat lissé.
Le dessin, quant à lui, peut présenter quelques cotés « naïfs » : elle ne cherche pas à les rectifier.
C’est presque volontaire, ou du moins cela ne la dérange pas.
Elle a sans doute raison : son travail en reçoit un aspect touchant.
Le vide est quasiment absent des toiles.
Toute la surface est couverte. Pas d’espace libre, pas de bord, pas de blanc. C’est plein !
L’œuvre est envahissante, foisonnante.
Elle ne nous laisse pas respirer. Elle s’impose à nous.
L’ensemble est prolifique.
L’œil s’y éparpille, s’y perd, choisit ce qu’il désire ou se concentre pour tout voir.

Marie-Rose BorregoTant pour l’artiste que pour le visiteur, chaque œuvre est à tiroirs, à échelons.
En même temps, le côté BD, qui peut donner à sourire, permet de « souffler ».
C’est un peu comme si elle ne se prenait pas trop au sérieux…
S’il est vrai, que l’on en ait conscience ou non,
qu’on ne tire pas tout de soi, qu’on ne vit pas seul et qu’on reçoit des autres,
on peut se demander à quelle famille d’artistes se rattacherait Marie-Rose BORREGO,
tout en gardant bien sûr son style propre.
On peut, par exemple, penser à Fernand LÉGER
et, plus près de nous, à Robert COMBAS, Niki de SAINT PHALLE ou Hank CHINA,
aux GRAFFEURS ou à certains ARTISTES HAÏTIENS…
Elle a en commun avec eux de souvent remplir la toile, d’avoir recours à des formes très simplifiées, d’utiliser les cernes ;
mais contrairement à la plupart des artistes cités, elle ne travaille ni le modelé ni les ombres…

Une personnalité instinctive
Marie-Rose Borrego
Marie-Rose Borrego est aussi spontanée dans ses paroles que dans son expression artistique.
Autodidacte, elle a pris un pinceau depuis moins de 5 ans, sans avoir de culture picturale particulière :
elle faisait de petits dessins aux crayons de couleur et puis un jour, sur le conseil d’une amie,
elle s’est mise à peindre et la peinture l’a prise.
Elle a du mal à comprendre ce qui lui est arrivé. Elle s’étonne, s’émerveille.
La confiance, la passion ont fait le reste.
Et le travail !
Car elle est capable, dit-elle, de travailler des journées entières sur une toile,
enchaînant même les toiles les unes après les autres.
Encouragée par l’accueil chaleureux qu’ont suscité ses œuvres, elle est vite entrée dans une démarche professionnelle,
exposant dans des galeries, salons, et tous les lieux qu’on lui propose.
Un ami peintre en continuelle recherche, comme beaucoup, lui a dit avec une touche d’étonnement  :
«  Toi, tu as tout de suite atteint ton âme.  »
La voici maintenant boulimique de peinture.
Du coup, elle lit et reprend toute l’histoire de l’art…
Quand elle commence une œuvre, elle s’immerge dans sa toile blanche,
oublie tout ce qui se passe autour d’elle et jette les traits de son dessin rapidement, sans travail préalable.
Le dessin à l’acrylique est presque spontané, rapide.
Ensuite, il y a beaucoup de travail pour peaufiner.
Elle applique l’acrylique couche sur couche jusqu’à ce que cela lui semble abouti,
et que le dessin soit recouvert de peinture dense, très unie, parfaitement lissée.
Pour « Le Masque » , dit-elle, il m’a fallu un mois de travail, 8 heures par jour ;
cette œuvre est sortie de mes tripes, de mon âme.
De l’inspiration pure.

C’est dire qu’ elle ne travaille pas sur commande,

ais qu’elle « accouche » de chaque tableau à travers tout un travail de gestation.
Ensuite seulement, elle se réveille au monde pour lui donner un nom : comme après la naissance d’un enfant.
À ce moment-là, elle revient auprès de sa famille ; comme si, elle aussi, se réveillait…
C ‘est presque de la peinture « automatique » , explique-t-elle.

Une explosion de vie !
Ces peintures séduisent.
Gaies, très colorées, faites de traits très décoratifs, d’une multitude de surfaces en aplats
soit uniformes, soit remplis de points – surtout dans ses débuts. ais qu’elle « accouche » de chaque tableau à travers tout un travail de gestation.
Ensuite seulement, elle se réveille au monde pour lui donner un nom : comme après la naissance d’un enfant.
À ce moment-là, elle revient auprès de sa famille ; comme si, elle aussi, se réveillait…
C ‘est presque de la peinture « automatique » , explique-t-elle.

Une explosion de vie !
Ces peintures séduisent.
Gaies, très colorées, faites de traits très décoratifs, d’une multitude de surfaces en aplats
soit uniformes, soit remplis de points – surtout dans ses débuts. Marie-Rose BorregoMarie-Rose BorregoLes contours noirs qui entourent les aplats de couleur sautent aux yeux.
Elle les réalise seulement en fin de tableau.
Ils évoquent la constitution des vitraux.
Cela apparaît encore plus fortement en s’intéressant aux détails et tout particulièrement aux étonnants visages :
En voici toute une collection…

Marie-Rose Borrego……………………………. Marie-Rose Borrego

Marie-Rose Borrego………. Marie-Rose Borrego………. Marie-Rose Borrego

Marie-Rose BorregoMarie-Rose BORREGO est une extraordinaire et instinctive coloriste.
Elle utilise des couleurs primaires ; mais sur la toile, elles ne restent guère « primaires » !
Elle les mélange entre elles de façon instinctive jusqu’à trouver les tons qui lui conviennent.
Ses couleurs, vives , particulièrement rythmées, s’harmonisent entre elles avec justesse, se répondent et se complètent ;
les surfaces grandes ou petites s’équilibrent, se répondent, se combinent à l’infini.
Les mains et les pieds croisés accentuent le mouvement, dit-elle.
Mouvement et couleurs donnent des œuvres follement dynamiques.
Selon ses propres mots, elle s’attache à la vieMarie-Rose BorregoIl y a de la vie, du rythme. Ça danse. Les pieds s’agitent habillés de magnifiques chaussettes !

Marie-Rose BorregoSont représentés, dans des scènes de la vie courante, des hommes ou des femmes aux formes très simplifiées, seuls ou par deux ou trois.
Parfois plusieurs personnages s’entrelacent, la composition de la toile devient complexe et la lecture plus difficile.

Marie-Rose BorregoIci ou là quelques enfants… des animaux :éléphant, toro, gecko… des instruments de musique…
Les femmes, surtout dans les œuvres du début, sont ornées de riches vêtements
rehaussés de perles, de coiffures étranges qui s’apparentent à des turbans, à des voiles.

Marie-Rose Borrego……………………………………. Marie-Rose Borrego

Tout cela ne manque pas d’un certain humour…

Une peinture discrètement énigmatique
Sa peinture, dit-elle, possède une maturité juvénile.
Elle pose un regard d’enfant sur le monde  ; un regard joyeux .
De fait, ses œuvres sont très appréciées des enfants ; elles peuvent même avoir un effet thérapeutique pour les dépressifs.

C’est un parti pris : elle se refuse à peindre la douleur, la tristesse.
Aussi elle s’abstient de peindre quand elle n’est pas bien.
Pourquoi cette forme de censure personnelle ? A quel objectif sa peinture répond-elle ?… Dans quel esprit travaille-t-elle ? Je recherche à exprimer ce que je ressens, non pas ce que je suis.

Ces toiles nous disent-elles quelque chose de l’Homme d’aujourd’hui ? >
On peut être tenté de ne voir dans cette œuvre que des silhouettes sans consistance, une peinture de l’apparence des êtres en quelque sorte.
L’homme, la femme ne seraient que des marionnettes qui s’agiteraient dans un espace encombré, séduisant mais superficiel.
Réduire les toiles de Marie-Rose Borrego à cela serait sans doute une simplification trompeuse.
C’est la couleur, l’agencement des surfaces, le rythme des traits,
les cernes donnant une sorte d’épaisseur, de densité aux personnages
qui nous ouvrent une porte sur leur vie secrète.
Ils avancent dans la vie, masqués :
dans les œuvres du début, les visages sont uniformes
avec, juste dessinés, de grands yeux noirs, souvent asymétriques, une bouche tout aussi obscure ;
le tout un peu à la manière des mangas.
Par la suite, et c’est plus intéressant semble-t-il,
le visage se couvre d’une multitude de traits délimitant des surfaces qui font comme des masques, des voiles cachant le visage.
Tous ces personnages forment une curieuse « comédie humaine ».
Des clowns ? Peut-être…
Mais alors de drôles de clowns qui se cachent pour pleurer…
Marie-Rose Borrego……………………..
Marie-Rose BorregoTrès personnelles, d’apparence naïve mais en réalité très soignées, très fouillées, plus subtiles qu’il ne semble,
ces peintures ne ressemblent à rien d’autre qu’à elles-mêmes.

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